nouvelles et fictions originales

J'écris pas mal de fics ^^.
elles sont toutes sur mon blog : par ici
Je vous mets le début de ma première :

Ange

Cela fait bien longtemps que je te suis. À chaque instant de ta vie, j’ai été là que tu le saches ou pas, que tu le veuilles ou non. Personne ne sait que j’existe. Personne ne me voit, mais moi je les vois. C’est si dur. D’être seule, de n’avoir personne à qui parler. D’être seule quand on a besoin de réconfort, besoin de se sentir aimé et serrer dans des bras. Rassurée quand les larmes coulent sans qu’on puissent les arrêter. Raisonnée quand on veut tout arrêter et revenir là-bas. C’est long, les années. Avant que tu ne le rencontres, et qu’ainsi je le vois pour la première fois, je n’aurais jamais pensé que vivre avec toi puisse m’être si pesant.
Pourtant j’ai passé de longues années près de toi, je t’ai vu grandir, rire et j’ai même ri avec toi. Je ne me suis jamais plainte avant. Je ne peux exister que comme ça. Si tu n’es pas là je n’ai pas de raison d’exister. Mais depuis qu’il est arrivé, veillé sur toi m’est apparu comme une contrainte. Je ne peux plus supporter de te suivre, de rester prés de toi nuit et jour, sans avoir ma propre existence. Je suis ton ange gardien. Je l’ai voulu, l’ai supporté jusqu’à cette journée.
Vous vous êtes rencontrés. Et moi, j’étais derrière toi, invisible. Il n’a vu que toi. Vos regards se sont croisés, et ton cœur s’est mis à battre plus vite. Je ne mens pas j’étais derrière toi et je l’ai entendu. Le rythme avant que vos regards se croisent était régulier, lent mais à cet instant comme un petit papillon, ton cœur a frémi puis s’est emballé. Tel un cheval au galop, il ne s’est calmé que de longues minutes avant qu’il soit parti. Tu es comme ça, tu t’emballes pour un rien. Le coup de foudre est aussi régulier chez toi que l’envie de rire. Il ne dure jamais longtemps. Jamais, tu n’es restée plus d’une semaine avec celui qui avait déclenché cette agitation dans ton petit cœur. Avant, cela m’amusait. J’étais heureuse quand tu tombais amoureuse même si ça ne durait pas longtemps. Mon rôle était de veiller sur toi et je le faisais. Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour, je me sentirais vivante. Quand vos regards se sont croisés, mes yeux l’ont regardé. Et j’ai compris ce que tu ressentais. J’ai eu l’impression de partager tes pensées. Je suis immatérielle, je n’ai pas de sensation, mais une chaleur m’est montée aux joues au contact de ses yeux gris. Mon cœur, lui aussi, s’est mis à battre. Pourtant, il ne bat jamais. Je ne sais plus quoi faire. Je te connais. Aujourd’hui, tu es allongée dans ton lit et tu te demandes si tu vas lui demander de sortir avec toi. Rien que pour avoir le plaisir de te sentir aimée. Tu n’es même pas sûr de tes propres sentiments. Ne me vois-tu pas ? Cela fait des années que je te suis. Pourquoi donc ne t’aperçois-tu jamais de ma présence ? Je t’ai toujours aidé dans les moments difficiles. J’ai tout fait pour toi sans me soucier de moi.
Et toi, tu ne peux pas t’apercevoir que cette fois je ne veux pas ? Non, je ne veux pas te voir l’approcher. Pourquoi est-il sur le chemin qui mène vers ton école. Et ses yeux. Si brillants. Rien que le fait de les regarder me fait chavirer. Non !!!! Ne lui prend pas la main. Et lui, il ne pourrait pas se rendre compte que je suis là. S’il te plait, ne me le prend pas ma protégée. Il est la seule chose que je n’ai jamais désirée. Sans lui, je ne vois pas de raison à rester dans ce monde. Il m’a éblouie. Pourquoi donc te regarde-t-il avec ses yeux ? Et toi, tu ne te rends compte de rien. Tu crois que tu n’as pas de succès. C’est pour ça que tu joues avec tes cheveux, que tu le fixes avec ce regard ? Mais pourquoi le veux-tu autant. Pourquoi je ne peux pas le toucher ? Pourquoi quand je veux empêcher ta main de prendre la sienne, la mienne, elle, passe à travers et ne touche rien. Je suis une spectatrice. Je n’ai pas de propre vie. Je ne pourrais pas rester à vous regarder. Adieu ma protégée, je viens te rejoindre. Je vais perdre mes ailes. Devenir humaine. Renoncer à la vie éternelle. Je casse le fil du destin, et couds la suite de ma vie de mes propres mains…

Une jeune ange nous est arrivée aujourd’hui. Elle portait une tunique blanche des plus fines, signe qu’elle n’était pas encore confirmée. D’habitude quand ce genre d’ange nous vient c’est qu’ils ont un problème avec leur protége. Mais pas celle-là, non … Timide, elle a poussé la porte du bureau, du mien. Son visage exprimait une profonde tristesse. Elle avait l’air perdue, égarée au milieu des tas de papier qui s’entassent sur le bureau. Ses cheveux bruns retombaient sur ses frêles épaules. Elle avait l’air si fragile. Quand elle m’aperçut un sourire illumina son visage. Elle se rapprocha du bureau, et commença à parler d’une voix cristalline :
« Bonjour, fit elle, j’aurai besoin de vous mais vous deviez bien vous en doutiez puisque je suis ici, ses yeux s’assombrirent un moment puis elle sourit redressa les épaules prit un large souffle comme pour se donner confiance puis continua d’une voix assurée : Je veux perdre mes ailes ! »
Je fus tellement ébahi par cette demande que ma bouche resta ouverte quelques secondes. Je lui demandai de répéter. Elle avait bien dit qu’elle voulait perdre ses ailes ? Non, ce n’est pas possible.
« Veuillez m’excuser, mais je n’ai pas bien entendu, qu’avez-vous dit ?
- Je veux qu’on m’enlève mes ailes, je veux devenir humaine.
- Es-tu sûre de ta décision ? Elle sera irrévocable, tu le sais ?
- Parfaitement sûre, répondit-elle d’une voix douce, confiante, je ne veux plus être un ange.
- Très bien, soupirais-je, connais-tu la procédure ?
- Non.
- Tu disposes d’une semaine comme humaine sur terre pour voir si ce choix te convient toujours. Ce délai passé, tu ne pourras plus revenir en arrière.
- C’est tout ?
- Presque, même si tu es humaine pendant cette semaine, tu gardes tes pouvoirs divins.
- Très bien. »
Et ce fut tout. Pour la première fois de ma carrière, j’enlevais les ailes à quelqu’un. L’ange, ne cilla même pas quand ses plumes blanches lui furent arrachées. Apparemment, elle n’avait aucun regret. Qu’est-ce qui c’était passé pour qu’elle ait pris cette décision ? Je regrette encore de l’y avoir autorisé même longtemps après, je me souviendrai d’elle. Cette frêle jeune fille, mince, fragile qui avait pris la décision, l’erreur la plus grave de sa vie avec un sourire chaleureux et confiant. Presque heureux.

C’est fait. Je ne suis plus ange. Ai-je prit la bonne décision. Je pense que oui. Je n’aurais pas pu supporter plus longtemps de ne pas pouvoir le toucher, de ne même pas être une ombre pour lui. Quoi que dise les autres, je me tiendrai à ce choix. Je suis dans ma nouvelle « maison ». J’ai décidée de vivre seule sans parents ou sans imitation de parents, dans une heure j’intégrai le collège où j’ai été transférée. Son collège. À lui, le collège où il passe son temps, où il rit et peut-être pleure. Je le connais déjà ce lieu. J’y ai vécu pendant trois ans de ma vie. Enfin, j’y ai vécu avec ma protégée. J’y ai partagé, vu sa vie.